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A L'HISTOIRE DE LYON. 345 Alors on se leva tumultueusement ; la poudre à la maré- chale ressemblait à la poussière que faisaient voler jadis les ânes des juges en Israël. (Jud. X, vers. 4.) Quand N***** dit : « Frères , allons comme il convient audevant de ces femmes , car elles nous mépri- seraient. » El l'on se rassembla ; mais la frayeur saisit chacun d'eux dans sa marche parce qu'on les regardait en riant. Et les femmes leurs reprochèrent leur mollesse et leur lâcheté. Et voici ce que leur dit la prophétesse Jeanne : « Préten- dus docteurs de la loi, vous serez rejetés même du corps des scribes. Et il n'y aura plus rien de commun entre vous et nous. Consolez-vous, ô mes compagnes, l'ange me procure une vision, et je vois..... je vois... ah! quel plaisir ! je vois ren- trer la cour des aides. » Taisez-vous, femme, dit le seigneur p****, je sais bien que notre heure approche. Mais, apprenez que, semblables à la chenille qui ronge les choux du malheureux jardinier, nous renaîtrons au bout de plusieurs jours. Et nous ressusciterons en beaux papillons, au grand éton- nement de saint Jérôme que je suis bien fâché de n'avoir pas retenu avec le reste. Mais, avant que ces choses n'arrivent, ceux qui ont mis la main dans le sac avec moi se repentiront. Il vaudrait mieux pour eux qu'ils ne fussent jamais venus au monde. Et nosseigneurs s'en allèrent comme ils purent.... , selon l'expression du prophète Rabelais. Et, avant de se séparer, ils se jurèrent par serment de res- ter toujours unis dans leur désunion.