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270                          J. AUTRAN.
        Kl l'abîme orageux a reconnu son roi.



        Et le jour, bleu miroir, la mer calme reflète
        Ces immortels vieillards , passagers radieux
        Qui nouant à leur front la chaste bandelette ,
        Transportent dans leurs mains les lyres et les dieux.
        Et la nuit, quand tout dort, le vent et l'onde amère,
        Quand la lune est au ciel, les dauphins du sillon
        Entendent à la proue un chanteur : c'est Homère ;
        Entendent à la poupe un sage : c'est Solon.
        Des peuples fraternels alliances heureuses ,
        Sacrés embrassements que le Très-Haut bénit !
        Croissez , multipliez , nations généreuses:
        La mer vous séparait, la mer vous réunit !

   Nous voudrions pouvoir citer en entier la pièce intitulée :
Usque hue, où l'auteur assouplit si bien la plus lyrique de nos
strophes à sa grandiose peinture du déluge.
            Triomphe ! à ce moment le globe
            C'est toi seul, c'est ton flot uni.
            Triomphe ! des plis de ta robe
            Tu vas balayant l'infini !
            Auteur du plus grand des désastres,
            Tu jettes jusqu'au front des astres
            Ton écume au rire insultant ;
            Rien , plus rien que ton eau sans borne ,
            Si ce n'est un navire morne
            Qui semble un sépulcre flottant.
            Mais en proclamant ta victoire
            Hâte-loi surtout d'en jouir ;
            Car l'heure unique de ta gloire
            Sera prompte à s'évanouir.
            Bientôt, abaissé de ce faîte ,
            Tu devras rendre la conquête,
            Et redescendre de si haut :
            Pour que ton onde se retire
            Que faut-il ? il faut un zéphyre