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DE LA VILLE DE VIENNE. 253 Je ne suivrai pas l'auteur dans son récit des guerres de religion, dans lesquelles Vienne joue un grand rôle , et fut tour à tour pillée , rançonnée et ravagée par les protestants et les catholiques ; les noms de leurs chefs se croisent sans cesse dans le récit. C'est tantôt le duc de Nemours, Gorde et Disimieux, tantôt Mouvans, le duc de Lesdiguières et le baron des Adrets. Ces deux derniers, comme Dauphinois, occupant une place considérable dans l'histoire de noire province, mé- ritaient quelques mots de plus de la part de Mermet. Je ne pense pas qu'un écrivain faisant l'histoire de son pays soit obligé de tracer celle de la France entière, et de faire de sa ville natale le pivot autour duquel tournent tous les événements ; non , sans doute , ce serait mal à propos exa- gérer l'étendue de sa tâche : mais aussi je n'admets pas que ce même écrivain ne puisse de temps à autre faire une petite excursion dans sa province, et lorsque des noms comme ceux du baron des Adrets et de Lesdiguières tombent sous sa plume, je ne lui pardonne point s'il ne s'arrête pas devant ces figures pour les étudier, et ce n'est point à mes yeux une alternative, une faculté , c'est un devoir auquel il ne devrait pas se sous- traire. Mermet ne dit presque pas un mot de Lesdiguières , si ce n'est qu'il prit Condrieu et força , vers 1590 , le duc de Ne- mours a lever le siège du fort Pipet. Sans doute je n'exigerai point de Mermet sur cette célébrité dauphinoise les éloges emphatiques que lui prodigue son secrétaire et historien Louis Videl. Il le compare aux plus grands hommes de l'antiquité, il en fait une merveille de son siècle, et va même jusqu'à l'ap- peler un demi-dieu. « Voici, dit-il dans sa préface, le grand conneslable Les- diguières, qui ressuscitant pour ne plus mourir et revenant au monde pour durer autant que le monde....!» Peste, M. Louis Videl, vous avez une bonne opinion de votre histoire, vous