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            LETTRE A M. VALENTIN-SMITH.                  23

Mais mon entendement n'entend rien à cela ;
Mon regard s'en détourne    « et mon cœur n'est pas là.


En droit, la statistique est une bonne chose,
Non pas en fait : du Maire auquel elle s'impose,
Le symbole est un bœuf pressé de l'aiguillon,
Traçant pour l'avenir un fertile sillon.
Gémissant sous le joug, un maire de village
A, pour distraction, rimé ce persifflage,
Heureux de dérober quelques jours à l'emploi
De scribe malévole et chiffreur malgré soi!


La STATISTIQUE, ami, vous ne pourrez le croire....
Pour vous est une Muse : elle est ma Bête noire .'....
Vulgaire expression !... un rimeur sérieux
Devra la repousser de la langue des dieux ;
Mais j'ai, depuis longtemps, éloigné tout scrupule,
Devant un mot risqué jamais je ne recule,
Et parfois, pour un trait indiscret, trop hardi,
Ici même , en public je me vis applaudi.
Lorsque sera ma lettre à son terme arrivée,
L'oserai-je risquer en séance privée?


Dans le Discours rimé pour ma Réception,
Du secret d'être heureux sondant la question,
Le Bonheur, ai-je dit, on le doit aux MANIES.
Ma plume énuméra les douceurs infinies
Que leur Manie accorde au fleuriste, au flâneur,
Au chercheur de bouquins, et surtout le bonheur
De la pêche à la ligne, ou de l'agronomie,
De la bonne culture éloquente ennemie !
Dans ma nomenclature un nom fut oublié :
La STATISTIQUE : alors, l'art moins étudié.
Essai, naissant effort du moderne génie,