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PHILOSOPHIE CARTÉSIENNE. 117 mune, célèbre en vers magnifiques le chef de cette nouvelle philosophie engageante et hardie, comme il l'appelle : Descaries, ce morlel dont on eût fait un dieu Chez les païens et qui tient le milieu Entre l'homme et l'esprit, comme entre l'huître et l'homme Le. tient tel de nos gens, franche bête de somme. A la manière dont les animaux agissent selon Descaries, il oppose la manière donl il fait agir l'homme lui-même : Nous agissons tout autrement, La volonté nous détermine, .Non l'objet ni l'instinct. Je parle, je chemine, Je sens en moi certain agent ; Tout obéit dans ma machine A ce principe intelligent. Il est distinct du corps, se conçoit nettement, Se conçoit mieux que le corps même ; De tous nos mouvements c'est l'arbitre suprême ; Mais comment le corps l'entend-il ? C'est là le point. Je vois l'outil Obéir à la main; mais la main, qui la guide ? Eh ! qui guide les eieux dans leur course rapide ? etc. N'est-ce pas une page des Méditations traduite en ad- mirables vers? Par l'arrêt burlesque, Boileau et Racine témoignent hau- tement de leurs sympathies pour la philosophie menacée de Descartes. Boileau élail d'ailleurs un protecteur déclaré de la philosophie de Descaries (1). Ne reconnaît-on pas l'esprit du cartésianisme dans tous ses efforts et dans tous ses préceptes pour ramener la poésie au bon sens et à la raison ? Boileau ne fait que mettre en beaux vers les excellents et sévères préceptes de rhétorique donnés avant lui par les auteurs de (I) Voir ce qu'en dit l'abbé Tcrrasson dans la Philosophie applicable « tous les objets de l'esprit et de. la raison, in-12, 1754, 2 e partie.