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  1(5                                  LA. REINE CARËTÈNE.

   tate ineffabili funera Germanorum, sequebahir fletum pubti-
   cum universitatts afflictio (l). En présence de cette lettre
  intime, adressée au cœur d'un père et non à la postérité,
  que deviennent les odieuses accusations dont on a chargé la
  mémoire de Gondebaud ? Saint Avit pouvait-il ignorer les cir-
  constances qui avaient accompagné la mort de Chilpéric et de
  Godomar? Mais il était sur le théâtre même où ces faits s'é-
  taient passés ; mais ces faits étaient récents et publics. Pou-
  vait-il fermer les yeux sur ces crimes, s'ils eussent été réelle-
 ment commis? Mais alors il n'eut pas dû y faire la moindre
 allusion. Au lieu de verser le baume dans la plaie du malheu-
 reux prince, n'y aurait-il pas ainsi enfoncé de nouveau le
 poignard ? Ne lui aurait-il pas présenté son malheur comme
 une vengeance céleste, comme un châtiment juste et mérité ?
 En un mot, aurait-il pu trouver, au lieu d'une consolation, une
 ironie plus cruelle et plus sanglante? Le saint évêque de Vienne
 ajoute qu'il faut adorer les desseins de la Providence .- Dieu tire
 sa gloire et notre propre avantage des événements en appa-
 rence les plus funestes ; c'est ainsi, dit-il, que la mort de vos
 frères, en diminuant le nombre des personnes royales, a donné
 plus de force et d'unité à l'Empire ; les secrets de la Divinité
nous préparaient un avenir beureux, dans ce qui semblait alors
 un sujet d'éternelle affliction (2). Saint Avit, s'adressant au
prince qu'il aurait su être le meurtrier de ses frères, aurait-il
pu faire de ce crime une voie providentielle? Non, le saint mis-
sionnaire , qui préparait la conversion de Gondebaud , ne men-
tait pas ainsi à sa propre conscience et à celle du prince auquel
il offrait des consolations d'un ordre supérieur. Non, le cou-
rageux défenseur de l'orthodoxie catholique ne déguisait pas
sa pensée devant le père altéré par la douleur, lui qui, un

   (1) S. Avni YIF.NSEXSIS lipisl. v, Domiw                       Gimdobado         reyi.
   (i)   Occulta         Divinitalis   intuilu,     instrumenta        nuestitiœ     parahatttur     ad
ijuiidium.   Minue ut requi félicitas             tmmermit    rcijalinm      perso» a mm ; et hoc
xntuni nervabntttr          uimido quod stif/iciebat      imperio...      crperto     crédite:     quid
tfuid hic. noeiiif, hic profecit          ; quidqnid     lune fleviiiniK , mine aumnius.             (S.
AYIT.    lîpil.    \-)