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508                NOTICE SUR VICTOR ORSEL.
de décrire, est au Musée de notre ville. Correctement dessinée,
elle montre d'immenses progrès, l'effet général est beaucoup
mieux entendu que dans le tableau de la Charité, le corps d'Abel
est surtout remarquable par la beauté et l'élégance des formes,
mais la figure d'Adam, dont la tête rappelle trop celle du
Père Éternel dans les Loges de Raphaël, ainsi que celle
d'Eve, ont toutes deux un air théâtral. Le désespoir d'une
mère ne s'exprime pas ainsi. Toutefois, malgré une couleur un
peu froide et qui ne peut point donner une idée du climat où se
passe la scène, ce tableau, par la science et la correction du
dessin, ainsi que par le soin et le fini de son exécution, est une
des belles pages de notre Musée, et quand Orsel n'aurait donné
que cette preuve de talent, il se serait acquis des droits incontes-
tables à la renommée.
   Son tableau de Moïse présenté à Pharaon est une œuvre capi-
tale. Une esclave agenouillée tient entre ses bras le jeune enfant
qu'on vient de retirer d'entre les roseaux du Nil ; la princesse le
présente au roi son père qui, dans ce moment, prend son repas,
 suivant l'usage, à la porte de son palais. Près de la princesse,
 mais un peu éloignée, se voit la mère, dont le visage exprime
l'anxiété la plus terrible sur le sort de son enfant, tandis que sa
jeune fille adresse au dieu d'Israël de ferventes prières pour le
 salut de son frère. Derrière Pharaon, se tient Ramsès, son fils,
accompagné de différents officiers de sa maison. Dans le fond,
les gardes, à la porte de l'enceinte, repoussent la foule qui veut
y pénétrer.
  Ce bel ouvrage, d'un coloris infiniment plus vigoureux et plus
solide que celui de l'Adam , est plein de beautés de premier
ordre. Les draperies, en général, sont admirables; le manteau
de Pharaon est peut-être arrangé avec un peu trop d'art, mais
celui de la princesse sa fille est un véritable chef-d'œuvre : nous
le croyons emprunté à une statue d'Tsis, et il ne le lui cède en
rien.
   L'expression de la mère de Moïse est énergiquement rendue,
et celle de la jeune fille peut être considérée comme un des plus
beaux modèles en ce genre. Quant à Pharaon, il est un peu froid