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tûmes, dans la portion considérable du territoire qui lui avait
été laissée. Sa condition n'était pas trop mauvaise, elle devenait
parfois prospère ; et, servis par les circonstances, les vaincus
parvenaient souvent à obtenir, en tout ou en partie, les droits
politiques des vainqueurs.
   Les Ségusiaves ont dû subir la loi commune ; Antoine s'em-
para de leurs propriétés immobilières, et Rome prit possession
de la partie de leur territoire qu'elle jugea le plus à sa conve-
nance : il lui fut acquis pour toujours. Comme position mili-
taire, elle devait faire choix du plateau qui couronne le faite de
la colline qu'on appela, plus tard, Saint-Just et Fourvières : c'est
ce qu'elle fit en effet. Mais les Romains ne s'adjugèrent pas seu-
lement cette partie resserrée de la Ségusiavie, leurs possessions
s'étendirent fort avant dans les terres : c'est là que s'établirent
les vétérans, et, après la mort de César, quelques-uns des prin-
cipaux fonctionnaires de l'empereur. Ainsi, les possessions ro-
maines ne se bornaient point au sol qu'occupait la ville ou co-
lonie de Lugdunum ; elles comprenaient encore, dans les cam-
pagnes environnantes, de vastes terrains qui faisaient partie du
territoire confisqué, et dont des patriciens de Rome étaient les
maîtres. Un immense camp occupait le territoire fertile et coupé
par de profonds ravins, où se trouvent maintenant les villages
de Tassin, de Grézieux, de Craponne et de Saint-Genis : c'était
la propriété des Romains ; ils y amenèrent, par de magnifiques
aqueducs, une partie des eaux des montagnes de l'Ouest. Tout
l'espace que renfermait l'enceinte était traversé par une large
voie coupée à angles droits par des voies latérales : c'était dans
ces compartiments qu'étaient dressées les tentes des tribuns et
celles des préfets des troupes auxiliaires ; les vétérans et la ca-
valerie d'élite avaient un emplacement particulier. Un fossé,
large de trois mètres et profond de quatre, entourait le camp ; il
était défendu par des tours et des tertres en saillie. On voit en-
core les ruines de la porte prétorienne, à cinquante mètres de
la route de Bordeaux. Des Gaulois, entrés au service des Ro-
mains, inspiraient de la défiance ; le lieutenant de César leur
donna pour quartier une île placée au milieu de la Saône, entre