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380                   DE L'UNITÉ DES ARTS.
multanément faites sur tous les arts que nous arrivons à la
connaissance des préceptes particuliers à chacun d'eux, aussi
bien que des lois communes à tous.
    Les principes communs à tous les beaux arts et les règles
propres à un art distinct se prêtent une mutuelle lumière. On
ne connaît bien les ressources légitimes d'un art qu'en se fai-
sant une idée exacte des rapports qui le rapprochent des au-
tres et des limites qui l'en séparent. En étudiant ces rapports
dans la logique et dans l'histoire, l'esprit s'élève jusqu'aux lois
supérieures qui régissent toutes les manifestations du beau ; il
se définit à lui-même d'une manière complète et précise, la
notion de l'art en général, c'est-à-dire qu'il connaît les sources
dont l'art découle et le but qu'il doit atteindre.
     Quoique l'art ait son existence indépendante, il n'est point dans
la société un fait isolé ; c'est parce qu'il concourt puissamment au
développement moral des individus , à la grandeur des nations,
qu'il doit tenir une large place dans toute éducation libérale. Ce
qu'il nous importe surtout d'en connaître, c'est le rôle qu'il joue
comme agent du perfectionnement moral. L'action des arts sur
notre intelligence et notre volonté, les moyens de la rendre plus
 efficace et plus légitime, tel est le sujet de toutes les recherches
théoriques sur la statuaire et la peinture comme sur la poésie,
 recherches qui constituent ce qu'on nomme la Philosophie de
 l'art ou l'Esthétique.
     La philosophie elle-même, dans son sens le plus étendu,
 n'est qu'un travail analogue appliqué à l'ensemble des connais-
 sances humaines. Rapprocher toutes les sciences quel qu'en soit
 l'objet, qu'elles s'occupent des faits de la nature ou des faits de
 l'âme, déterminer les méthodes et les principes particuliers à
  chacune ou communs à toutes, parvenir ainsi jusqu'à la loi de
  la connaissance en général, jusqu'au critérium du vrai, c'est là
  l'étude qui constitue la philosophie proprement dite. Cette étude
  rend nécessaire une histoire comparée des sciences les plus di-
  verses : physique, psychologie, astronomie, zoologie, médecine.
  La philosophie n'existe donc qu'à la condition d'un rapproche-
  ment général de toutes les sciences ; comme aussi par une né-