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368                            MONOGRAPHIE
pas des points arrondis ; ils ont la forme de virgules ou de coins
allongés, et sont placés après chaque mot ou à peu près, à la
suite de la dernière lettre, et quelquefois dans la partie moyenne
des lettres qui ont une courbe, comme l'O, le C, le G, le D : on
ne doit pas les confondre avec les accents posés au-dessus des
voyelles longues, et, du reste, en assez petit nombre. Il n'y a
pas de points à la fin des lignes, ce qui est fort digne de re-
marque. L'absence des points à la fin des lignes, bien qu'ils
existent entre les mots, est un signe de la légitimité et de l'anti-
quité du monument ; aussi, les hommes compétents en cette
matière tiennent-ils pour suspectes les inscriptions dans les-
quelles un point termine la ligne (1).
   L'empereur Claude était grammairien ; il a enrichi l'alphabet
latin de trois lettres de son invention, qu'on devrait trouver dans
un discours gravé sur bronze à titre d'acte public ; on ne les
remarque cependant pas dans le monument lyonnais , dont
l'orthographe, comme le fait remarquer M. Zell, n'a rien d'inu-
sité, à quelques particularités près de peu d'importance. Claude,
qui était très-vain de sa science, devait tenir beaucoup à faire
perpétuer sa découverte par des monuments publics ; plusieurs
la présentent, en effet, mais la mesure ne fut pas générale. On
a des titres publics de cet âge exécutés dans Rome, et sur les-
quels il n'y a aucune dérogation à l'ancien usage; on ne doit
donc point trouver étonnant qu'on ait agi de même pour des
inscriptions exécutées dans les provinces ou pour les pro-
vinces (2).

   (t) Tel est l'avis de MAFFEI (An critica lapid., pag. 212-214). Ce motif
de suspicion acquiert de la certitude lorsqu'on examine des monuments dont
l'autorité ne saurait être mise en doute. Voyez Muséum Veronense, p. 221,
n° 4; FABRETTI, Inscriptiones ; HAGENBUCH, Observationes crilicœ, apud OREL-
LIUM, vol. n, p. 362.   (Note de M. ZELL.)
   (2) In publicis quidem instruments has litteras Claudianas curiose usur-
patas esse et per se patet, et Tacitus cum Suetonio affirmât.
  (TACIT., 1.1 : Claudius très litteras adjecit, quae usui imperitante eo. post
obliteratœ, aspiciuntur etiam nunc in œre puhlicandis plebiseitis per fora ac
templa fixo. — SUETON., 1.1 : Extat talis.scriptura in plerisque libris ac diur-