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366 MONOGRAPHIE rée, fut scellée contre le mur d'une des salles de l'ancien Hôtel- de-Ville, situé, comme on sait, derrière l'église Saint-Mzier Bellièvre avait supputé, dans son marché avec Roland Gerbaud, que la ville aurait le droit de faire des fouilles pour retrouver les fragments perdus de la table de Claude ; ils ne devaient pas être très-éloignés, si le monument avait été intact au temps où il avait été enfoui et brisé. Ces fouilles ont-elles été faites ? les registres consulaires se taisent sur ce point. On ne sait pas d'une manière positive où était situé, sur la colline de Saint- Sébastien, le vignoble de Roland Gerbaud ; c'était vraisembla- blement à l'est et sur le versant qui porte aujourd'hui la rue du Commerce, mais ce n'est là qu'une conjecture. Depuis trente ans le sol de la colline Saint-Sébastien a été fouillé dans tous les sens et à des profondeurs considérables, pour la construction des rues nombreuses ; on n'a rien retrouvé de la table de bronze. La table de Claude demeura sous le vestibule de l'Hôtel-de- Ville pendant cent cinquante années, dans un lieu très-mal éclairé ; on pouvait bien la voir, mais non la lire. Quoiqu'elle fût exposée à des accidents de toute nature, elle n'éprouva pas d'a- varie sensible, même pendant le Siège. Après le rétablissement de l'ordre, et sous la mairie de M. d'Albon, on la transporta au Musée des Antiques, armoire n° 2, et on la commit à la garde d'Artaud : elle n'y resta que quelques années Lorsque le Musée tumulaire eut été formé sous les arcades du palais Saint-Pierre, le conservateur des Antiques eut la malheureuse idée d'y faire placer la table de Claude (arcade V). Plaquée à une grande hauteur contre un mur humide, elle ne peut être lue qu'avec une extrême difficulté, et elle est exposée à une oxidation incessante qui rongera, en peu d'années, la feuille métallique très-mince dont elle est formée : ses voyages ne sont certainement pas ter- minés. On a pensé qu'il convenait d'en faire la décoration princi- pale de la grande salle restaurée de l'Hôtel-de-Ville : l'ornemen- tation de cette immense pièce serait mise en harmonie avec la plus précieuse de nos antiquités nationales, et aurait pour objet particulier de la faire valoir. Mais un incendie a déjà dévoré la