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364 MONOGRAPHIE
réussir à s'en défaire. Claude Bellièvre eut la bonne pensée d'en
faire l'acquisition pour la ville ; mais craignant de la payer trop
cher s'il faisait connaître son intention, il marchanda comme
s'il eût voulu acheter pour son propre compte. Un de ses col-
lègues du Conseil municipal, Hugues de La Porte, l'aida de son
mieux, et, après quelques pourparlers, le marché fut conclu.
Roland Gerbaud leur vendit ses plaques de bronze cinquante-
huit écus au soleil ; elles pesaient six cent trente livres : ainsi
on ne les achetait guère qu'au prix de la valeur matérielle du
métal ; un fondeur en cuivre en eût donné trente-quatre écus.
11 fut stipulé dans le marché que, si Gerbaud venait à décou-
vrir quelque part, dans son vignoble, la partie de l'inscription
qui manquait, il la céderait aussitôt à la ville au prix courant
et les deux conseillers se réservèrent le droit de faire des fouil-
les à leurs dépens, sous la condition d'indemniser Gerbaud du
dommage qu'ils pourraient lui causer (1).
(i) — Voici en original le texte de cette transaction, tel qu'il est :
Extrait des registres des Actes Consulaires.
"Vendredy i 2 m 0 jour de mars I 5 ÃŽ 8 en lostel commun, de matin
MM. Claude Bellieure docteur Benoist Rocliefort Anthoine Senneton, Huc-
gues Delaporte Lyonard Montaignat André De Lerbenc Iehan Mornay ,
Rolin Faure feurent presens
Ledit messire Bellieure a proposé que puis quatre moys en ca ung nomme
Roland Gerbaud de ceste ville de Lyon faisant myner une sienne vigne en la couste
St Sebastien a trouve deux grandes tables dareyn ou cuyvre antiques et toutes
escriptes, lesquelles sont en vente et sont enviées par plusieurs personnes qui
ont pouvoir de largement despendre a dit aussi que les a vueues et que a son
jugement ce sont antiquailles aussi belles que gueres se Ireuvent et que sont
dignes destre par la ville retirées pour estre affigées en quelque lieu a per-
pétuelle mémoire mesmement que en icelles lames et tables y a parolles ser-
vans a congnoistre lancienne dignité de ceste ville de Lyon et que pour ces
causes il a traicte avec le dit Roland pour avoir lesd. tables faignant touttef-
foys que cestoit pour luy niesmes a ce que iceluy Roland ne teint le pris
plus roydde sil sentoit que la ville eust désir les avoir et tant a fait avec le
moyen et ayde du sieur HucguesDela Porte que icelluy Roland sest joinct
a les bailler pour cinquante huit escus soleil qui ne seroit grande despense a
la ville veu que le metail qui poyse six quintaulx trente livres vault a fondre