page suivante »
314 NOTICE BIOGRAPHIQUE universels, les pères de famille se précipitent autour du nou- veau Proviseur, l'embrassent avec effusion, lui serrent la main ; les instruments de musique mêlent les sons éclatants de leurs concerts à la joie générale. Ce fut un véritable triomphe pour la religion dans la personne de son digne ministre que l'on appelait Y Orateur sacré de la ville de Lyon. Alors, comme aujourd'hui, la ville des martyrs tenait à avoir une jeunesse imbue des principes conservateurs de la religion ; on se promettait un avenir plus favorable aux bonnes mœurs ; on se flattait que, sous la direction d'un homme aussi distingué par son attachement à la Foi que par ses lumières, les jeunes élèves seraient aussi bien dirigés dans les connaissances, l'a- mour et la pratique de la religion, que dans les sentiers des sciences humaines. 'On ne se trompait pas. Le nouveau Proviseur se consacra tout entier à ses nouvelles et difficiles fonctions, il n'y était pas étranger; déjà il avait consacré les premiers travaux de son sa- cerdoce à la direction de la jeunesse dans le collège de Verdun. Mais bien convaincu que les jeunes gens ont besoin d'exemples qui partent d'en haut, et qu'il faut leur persuader que la vertu est possible à tout âge, non seulement il s'appliqua à s'entou- rer d'hommes religieux, mais encore il obtint de l'abbé Bochard, vicaire-général du diocèse, quelques jeunes gens vertueux, éle- vés jusqu'alors à l'ombre du santuaire, qui, entrant au Lycée pour y continuer leurs études, donnèrent à ceux de leur âge l'exemple de la piété et de l'habitude d'une vie régulière. En bon père de famille, pour encourager l'application aux sciences, il admettait à sa table les élèves qui s'étaient distingués dans les compositions hebdomadaires. Des améliorations bien ordonnées, des efforts de tous les jours ne purent pas répondre cependant à toutes les bonnes intentions de sa sagesse éclairée et de son zèle sacerdotal, qu'il voyait pa- ralysés par la bureaucratie de la capitale, et peut-être par un reste de système voltairien, auquel sa religion ne pouvait prêter le secours de son ministère. Il donna sa démission à la fin de l'année scholastique, et rentra dans la carrière apostolique en