Revue du Lyonnais » série 2 - n°1 ( 1850 ) » pp.254

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aussi naître quelquefois ce rire franc et pur de nos aïeux, ce rire
qu'un contemporain de Molière avait si bien appelé le rire des
honnêtes gens. Purifions-nous, nous en avons besoin, c'est
meilleur, plus sain et plus productif.
   L'administration de nos théâtres peut suivre ce conseil, que
nous croyons bon, avec d'autant plus de facilité qu'elle a par
devers elle de plus excellents moyens pour cela.
    À côté de Mlle Melcy, elle peut fréquemment mettre en lumière
quelques artistes de conscience et de talent. Ceux d'entre eux
que la nature de leur emploi rapproche le plus fréquemment de
Mlle Melcy, ceux qui lui ont prêté, à ses premières apparitions,
leur appui élégant et fraternel, MM. Dorsay et Bondois peuvent
être plus utiles que jamais à une bonne direction. Ce sont d'in-
telligents comédiens, pleins de finesse et de bon ton. Joignons-y
 M. Lambert, cette bonne et excellente nature, l'artiste aimé à
juste titre.
    Presque au même jour et aux mêmes heures qu'il nous mon-
trait M1,e Melcy, le théâtre des Célestins nous faisait renouve-
ler connaissance avec un vieil ami, Lepeintre aîné, qui revient
finir sa carrière sur le théâtre même qui en a vu le commence-
ment, qui a été le témoin de ses premiers succès. Après cin-
 quante ans de bons et loyaux services, Lepeintre aîné nous a fait
 voir que l'âge n'a point éteint en lui la verve et la force comi-
 que qui n'abandonne jamais les bons, les vrais comédiens. Ac-
 teur de race, s'il en fut, plein de cet esprit gaulois , qui est la
marque certaine à quoi l'on peut toujours reconnaître les comi-
ques de bonne souche et de sincère vocation , Lepeintre aîné a
 compté jadis au théâtre de très-beaux, de magnifiques succès,
 et, depuis un mois, il nous a fait passer successivement sous les
yeux beaucoup de ses anciens rôles, quelques-uns plus récents,
 qui ont appartenu, à l'origine, à d'autres comédiens, et qu'il
 s'est appropriés en les jouant tout aussi bien, mais d'une autre
 façon. Mathias l'Invalide, les Vieux Péchés, le Bénéficiaire ,
 M. Botte, M. Rigaud, etc. La liste serait longue, si nous la
voulions entreprendre. Tout y a passé, et c'est avec une joie qui
 se traduisait en bravos sympathiques que le public lyonnais a