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190 LES INSUBRES
Pline s'exprime, au sujet des Ombri, à peu près comme
Caton(l), que le plus souvent, on le sait, il n'a fait que copier
dans ses données historiques.
« Au Picenum, dit Pline, confine la sixième région d'Italie, la-
quelle embrasse l'Ombrie et la Campagne gallique autour d'A-
'riminum. La côte gallique commence après Ancône : elle est
surnommée G allia Togata ; les Sicules et les Liburnes en ont
occupé la majeure partie, et principalement les districts de
Palma, de Prétutia et d'Adria. Les Ombri les en chassèrent.
Ceux-ci furent à leur tour chassés par les Etrusques, et ces
derniers par les Gaulois. Siculi et Liburni plurima ejus trac-
tum tenuere, inprimis Palmensem, Prœtutianum, Adrianumque
agrum. Vmbri eos expulere, hos Etruria, hanc Galli.
« La nation des Ombri passe pour la plus ancienne de toute
l'Italie; car l'on croit que les Grecs ont nommé les Ombres de
la sorte, comme pour désigner une nation qui avait survécu à des
pluies qui inondèrent le globe. L'histoire fait foi que les Tusci
leur prirent jusqu'Ã trois cents villes [Hist. nat., PLIN, liv. m,
ch. xi v). »
Ceci suffit, sans doute, pour établir que, d'après la tradition et
les documents de l'histoire, les Ombres passaient pour le plus
ancien peuple d'Italie, et pour être d'origine gauloise ; que les
Sicules furent chassés de l'Italie par les Ombres, et les Ombres,
à leur tour, chassés par les Etrusques, qui furent eux-mêmes
vaincus par les Gaulois.
IV. PHILISTUS fixe la défaite des Sicules à quatre-vingts ans
avant la guerre de Troie, c'est-à -dire vers l'année 1264 avant
Jésus-Christ. Suivant Thucydide, cet événement aurait eu lieu
environ deux cents ans plus tard.
Les historiens placent la victoire des Tyrrhéniens ou Rhasènes
sur les Ombres, vers le dixième siècle avant Jésus-Christ. Mais
la résistance de ceux-ci dura longtemps, et ce ne fut qu'après
quelques siècles qu'ils furent entièrement soumis.
(i) Galliam Togatam primi coluere Liburni et Siculi, quos pepulere UMBBI ; hos
Hetrusci, C.C.C. etamplius eorum validissimisoppidit justimore belli expugnan-
tis eos tandem vicere Galli. (M. PORCI OTONIS Fragmenta, éd. 1390, p. i36).
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