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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 67 aux fêtes publiques, ni aux réunions tumultueuses, car cela ôte la pudeur à celles même qui sont pudiques, et mêle les yeux aux yeux. Or, la perte de la pudeur est la mère de tous les crimes. « Je t'ordonne de porter tes pas à d'honnêtes assemblées, avec des personnes sages* afin d'y graver dans ton cœur quelque ex- cellent discours, qui détruise tes vices ou fortifie tes vertus. « Que ta maison soit pour toi et la ville et les bois. Ne sois vue que de tes proches, de ceux toutefois qui sont sages, et du prêtre, et de la vieillesse, meilleure que la jeunesse. Mais ne vois ni les femmes qui portent la tête haute et ont un visage de cour- tisane ; ni même, quelque estime que tu leur accordes, les hom- mes pieux que ton mari éloigne de la maison. Que peut-il y avoir, en effet, d'aussi utile pour toi qu'un bon mari, que tu ai- meras uniquement ? « Aie le cœur haut, mais l'esprit point superbe. Loue celles des femmes que les hommes ne connaissent pas même. Ne te hâte d'aller ni à un festin nuptial, ni à un repas de naissance, où se trouvent les amours, les danses, les ris, les plaisanteries déplaisantes ; car ces choses-là chatouillent jusqu'à une âme chaste, ainsi qu'un rayon de soleil pénètre rapidement de la cire. « N'aie de banquets privés à ta maison ni lorsqu'est présent un mari sans reproche, ni lorsqu'il est absent. Le ventre qui se prescrit des limites commandera, sans doute, aux passions ; mais moi, je crains un ventre glouton, et le mari le craint de même. « Que jamais tes joues ne palpitent de mouvements lascifs, ou de l'ardeur de la colère, car c'est honteux, chez un homme, mais surtout, chez une femme, et ébranle la beauté. « Que tes oreilles prennent pour ornement non pas d'avoir des pierres précieuses, mais d'entendre de bonnes paroles et de fermer la clef du cœur aux mauvaises. C'est ainsi que des oreilles sont ouvertes, et fermées et pudiques. « Qu'une pudeur virginale verse pour ton mari une chaste