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462 LOmS-PHILIPPE D'ORLÉANS.
ryer, des Neuville et de Chateaubriand, qui fit entendre à la
Chambre des pairs la dernière et prophétique protestation de la
monarchie expirante, ne purent retarder la défaite du principe
tulélaire de la légitimité. Ce fut dans la séance du 9 août que le
nouveau roi des Français, sous le nom de Louis-Philippe I e r ,
prêta devant les Chambres, en présence de ses deux fils aînés,
serment à la charte dont l'acceptation était la condition de son
avènement. II crut devoir, à cette occasion, renouveler l'ex-
pression de son goût pour la vie modeste qu'il lui fallait
abandonner. Mais, lorsqu'il fut de retour au Palais-Royal,
où l'accompagnèrent les fragiles empressements delà multi-
tude, la secrète ambition de toute sa vie se trahit par une
circonstance qui ne saurait échapper à l'Histoire. En présen-
tant à la reine M. Bôrard, ce promoteur de la royauté nou-
velle : « Voilà , lui dit-il, l'homme qui nous a rendu tant de
services, et auquel nous avons tant d'obligations (1). » Et
cet entraînement fut partagé, il faut bien le dire, par cette
même princesse qui, peu de jours avant, exhortait si ins-
tamment son époux à ne pas déshonorer par une usurpation
la double religion de la reconnaissance et de la fidélité !
A. BOTJIXÉE.
(1) Souvenirs historiques sur la Révolution de 1830, par S. Bérard.
( La suite à un prochain numéro ) .