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                    L0CIS-PHIL1PPE D'ORLÉANS.                           42 9

dont la vraisemblance seule est une inculpation pour la mo-
ralité politique de Louis-Philippe, me paraît propre à jeter
quelque jour sur le caractère de sa participation aux diverses
tentatives qui se succédèrent depuis lors, et qui aboutirent en
définitive au mouvement révolutionnaire de 1830.
   L'exil du duc d'Orléans en Angleterre ne fut pas d'ailleurs
dénué de compensations. Malgré l'élévation des charges pu-
bliques, une décision royale du 11 septembre 1816 fit remise
à ce prince et à sa mère du tiers de leurs contributions dans les
rôles de 1815 (1). Cette faveur, provoquée par les réclamations
réitérées de Louis-Philippe, fut motivée sur le préjudice que
la prolongation de son absence causait à sa fortune. Vers la
même époque, Louis XVIII, son frère et ses neveux aban-
donnaient noblement à l'Étal plus du tiers de leur liste civile.
   Le rappel de l'exilé n'accompagna pas cette indemnité pé-
cuniaire. Ce ne fut qu'au commencement de février 1817,
après dix-huit mois d'absence, que le roi, cédant aux instan-
ces de sa famille, lui accorda la permission de rentrer en
France.
   Lorsque le duc d'Orléans reparut avec sa famille sur le sol
français , son nom était fort déchu de l'influence qu'il avait
quelque temps exercée sur l'opinion publique. La persistance
de ce prince à refuser son concours direct â tout complot
politique, avait attiédi le zèle de ses partisans, et les nom-
breuses affiliations ou sociétés secrètes qui commençaient à
s'établir en France, étaient muettes à son égard. Il parut
tout-à-fait oublié dans les conspirations ourdies, pendant
plusieurs années, pour le renversement du trône. Mais la
faction ouvertement agressive qui, sous des drapeaux divers,
n'a jamais , pendant la Restauration, désemparé le terrain du
combat, n'était pas le seul adversaire qu'elle eût à craindre.


  (1) Histoire des deux Restaurations, par A. de Vaulabelle, t. 4, p. 163.