page suivante »
398 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. l'auguste maison dont il avait l'honneur d'être issu. » Peu de jours après, le 21 mai 1810, le duc d'Orléans s'em- barqua pour la Catalogne sur la Venganza, accompagné du fidèle Broval et du colonel Saluzzo, que le roi son beau-père avait mis a sa disposition. Il relâcha à Malte et y prépara une proclamation qui appelait « tous les véritables Français, ainsi que les Espagnols à se rallier autour de l'étendard levé par un Bourbon pour le renversement de la tyrannique usur- pation qui opprimait les deux peuples (1). » Cette proclamation devait être publiée au débarquement du prince sur les côtes d'Espagne. Mais ici l'attendaient des déceptions non moins cui- santes que celles qu'il avait rencontrées à Gilbraltar. A son arri- vée à Tarragone, dont les habitants le reçurent avec beaucoup d'empressement, le gouverneur espagnol se présente et lui signifie qu'il n'est pas autorisé à lui remettre le commandement. Louis-Philippe démêle sans peine dans ce changement subit l'effet de l'influence anglaise, déjà si fatale h ses premières prétentions. Il quitte à regret Tarragone et, sachant que la junte centrale s'était retirée à Cadix, il fait voile pour eette ville où il est entouré d'égards et de déférences. Mais de nouveaux obstacles se dressent devant lui. La gravité des cir- constances avait déterminé la convocation des Cortès, et la junte, dont il tenait ses pouvoirs, était désormais sans exis- tence légale. Le prince attend patiemment la réunion des Cortès, auxquels il adresse un exposé de sa conduite. Le 30 septembre, il se présente au palais de l'assemblée et demande à être entendu. L'assemblée refuse de l'admettre à la séance, mais une députalion est nommée pour conférer avec lui. Cette dépulation détermine enfin le duc d'Orléans à s'éloi- gner en lui faisant connaître que le ministère anglais a menacé les Cortès, en cas de persistance, du retrait immédiat (i) Aimais of lha l'eninsular Campaigns, etc.