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                   LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                   373

 du ministre de la guerre et des quatre commissaires délégués
 auprès de lui par cette assemblée, fut le dernier acte de son au-
 torité. Il perdit en vaines conférences et en stériles négociations
 un temps précieux. Tous ses plans avortèrent. Poursuivi par
 la méfiance universelle de ses troupes qui se sentaient trahies,
 il n'eut plus que le temps de sauver sa tête en la mettant sous
la protection de l'armée autrichienne. Le duc de Chartres, le
 général Thouvenot et un petit nombre d'amis partagèrent
 tous les périls de cette coupable retraite qui livrait les dé-
bris de l'armée française aux agressions de Clairfayl, mais que
 ne souilla du moins aucun acte de spoliation. Ils se rendirent
 à ïournay, où les rejoignirent quelques cavaliers qui préférè-
 rent, dit M. de Lamartine, « la honte du nom de transfuge à
 la douleur de se séparer de leur général. »
    Le duc de Montpensier avait quitté son frère dans le cou-
rant de l'hiver pour aller servir dans l'armée d'Italie, sous le
duc de Biron. Mais Louis-Philippe rencontra un adoucisse-
ment précieux à cette séparation dans sa réunion à mademoi-
selle d'Orléans, sa sœur, qui, de retour d'un voyage en An-
gleterre où l'avait accompagnée madame de Genlis, s'était
dérobée dans les camps aux proscriptions de son pays. Ame-
née de Tournay à Saint-Amand par Dumouriez, qui lui té-
moignait tous les égards dûs à son rang , à son âge et à ses
malheurs, elle y fixa son séjour jusqu'au moment où l'émi-
gration de son frère vint changer le cours de ses destinées.
    Frappé d'un décret d'accusation qui n'était qu'un arrêt de
mort pour toute sa famille, le premier soin de Louis-Philippe
avait été de faire conduire sa sœur et madame de Genlis aux
avant-postes autrichiens. Il se fit délivrer à Mons des passe-
ports pour les rejoindre. Mais cette réunion fut de courte du-
rée. Il fallait à la jeune princesse un asile moins rapproché
du théâtre de la guerre : elle se mit en route pour la Suisse,
où son frère promit d'aller la retrouver avant peu. Plusieurs