Revue du Lyonnais » série 1 - n°27 ( 1848 ) » pp.363

                      DE LA VILLE DE LYON.                  363

coupole de Saint-François il a mis des croix d'or radiées.
 Pourquoi oublier la noble et belle forme de la croix latine
pleine, la plus simple et la plus sainte de toutes?
   Ayons la ferme confiance que l'art n'est point perdu pour
nous, que la civilisation ne sera pas obscurcie par la barbarie,
ni l'élégance des formes par la vulgarité, que nous ne rétro-
graderons pas jusqu'aux Visigoths.—Une remarque ne peut
nous échapper : en fait d'art nous ne faisons que de l'ar-
chéologie ; nous avons d'abord imité les formes gothiques,
puis celles de la renaissance : de ces dernières nous avons
passé au goût Louis XIV, enfin au style Pompadour, nous
voici arrivés aux types révolutionnaires... si la marche est
logique, nous ne tarderons pas à revenir à ceux de l'empire
et par conséquent du despotisme.
   Puisse, puisse mon prochain bulletin, n'être point ceiu
du vandalisme monumental !
                                      Joseph   BARD.



   P. S. J'avais omis de constater dans ce bulletin un fait
monumental postérieur au bulletin de 1847. Un délicieux
porche gothique style XVe siècle, est venu servir d'accès à
l'église de Saint-Bonaventure et couper harmonieusement sa
contre-nef occidentale. C'est un édicule plein de verve et de
grâce dans sa composicion.




        3 mai 1848-