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312 NUITS. IV. Nuits, à l'époque où s'opéra la révolution de 1789, faisait partie du diocèse d'Àutun ; il était le siège d'un baillage, dont le ressort embrassait cinquante villages et jusqu'aux portes de Verdun-sur-le-Doubs. — Il semble qu'en s'éten- dant jusqu'à Villy-le-Moûtier, dans le Pays-Bas , à seize ou dix-sept kilomètres du chef-lieu , la circonscription du can- ton de Nuits actuel ait voulu rester comme la représentation de l'ancien territoire baillager, son administration municipale était composée d'un maire, de quatre échevins, d'un pro- cureur du roi, d'un syndic et d'un greffier. Elle possédait un grenier à sel, une collégiale composée d'un doyen et de seize chanoines, une paroisse desservie par un curé et huit prêtres mépartistes, un hospice, une chapelle, deux com- munautés. Depuis 1774, elle n'avait plus de gouverneurs par- ticuliers , une société de l'arquebuse s'y était formée à la grande joie des bourgeois de la ville; elle avait acquis une certaine célébrité, par la bonne tenue, l'esprit de concorde et l'adresse de ses chevaliers, et parut avec éclat au grand prix de Beaune,en 1778.—Le gouvernement représentatif est ancien en Bourgogne ; cette province avait le droit de régler son administration et la répartition de ses impôts. L'assem- blée des Etats se tenait à Dijon, tous les trois ans. La ville de Nuits y était représentée par trois députés; elle était la troisième, immédiatement après Autun et Beaune , qui nom- mait un élu du tiers, et la cinquième qui députait aux Etals- Généraux. En 1687, il y eut procès entre les villes de Chalon- sur-Saône et de Nuits, à l'occasion de la préséance de leurs députés, ceux de Chalon, ayant manifesté la prétention de voter avant les députés de Nuits. Malgré le plaidoyer de Ber-