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274                      LA TENTATION.

      Et, devant la mêlée à leur âge interdite,
      Sentent confusément que leur destin s'agite.


      Ainsi l'aspect de l'homme et ce monde orageux
      Vous détournent souvent de vos célestes jeux.


      Or, jamais plus émus, plus tremblants qu'à cette heure,
      Vous n'avez contemplé la terrestre demeure.
      Tant d'étoiles jamais, dans leur rayonnement,
      Jamais tant de regards tombés du firmament,
      Depuis les jours d'A.dam et des premières larmes,
      N'ont cherché notre terre avec autant d'alarmes.
      Moins nombreux et moins vifs ces feux dont l'éther luit
      Scintillent dans l'azur de la plus belle nuit.




                                II.


      C'est sur un bourg obscur que ces rayons affluent,
      C'est un seuil indigent que les anges saluent,
      C'est Nazareth, le toit d'un humble charpentier ;
      Un cep de ces rameaux l'embrasse tout entier,
      Et l'ombre d'un figuier soir et matin dépasse
      Le mur qui du jardin enclôt l'étroit espace.
      Là, se parlent, assis sur le banc des aïeux,
      Une femme et son fils qu'elle implore des yeux.
      Recevant dans son cœur ce que le cœur adresse
      Grave et beau, le jeune homme écoute avec tendresse :


      « Rien ne me sera plus quand vous aurez quitté
      L'abri de votre mère et notre obscurité.
      Mon cœur saigne déjà du sang dont vous inonde