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                          CHAGNY.                         231
de Bourgogne, seignenr de Montaigu, affranchit en MCCXXIV
le pays groupé auprès du féodal château et accorda des pri-
vilèges aux nombreuses familles qui l'habitaient, car à cette
époque, certainement, Chagny était déjà plus qu'un gros
village. Quatre ans avant cet affranchissemant, Durand ,
évoque de Chalon-sur-Saône, avait fondé dans ce pays un
prieuré de l'ordre de Saint-Ruf. Même après la suppression
de l'Ordre et depuis l'année MDXXVI où la cure de Chagny
dominée par le prieuré, fut rendue a des prêtres laïques, le
bénéfice prioral n'en subsista pas moins. La maison priorale
est celle con ligue à l'église de Saint-Martin, au midi; on en
a fait depuis quelque temps le presbytère de Chagny. Avant
1789, le prieur était de nomination royale, et, dans l'année
1769, le titulaire porta la croix de Saint-Lazare, par con-
cession du dauphin, alors grand-maître de l'Ordre.
   L'acccroissement successif de la population de Chagny ne
se ralentit que devant les pestes, les guerres et les fléaux du
moyen-âge : ce bourg ne prit une importance considérable
que dans le siècle dernier; et, depuis le dix-neuvième, il a si
rapidement progressé qu'on ne pouvait plus légitimement lui
refuser le titre de ville qu'il mérite, moins par son passé que
par son présent. Si les destinées politiques de celte popula-
tion, ne sont marquées par aucun événement majeur, depuis
l'affranchissement, un fait historique assez saillant vient s'y
mêler dès l'année MCCCLXV. Ce fut dans ces belles
plaines situées entre Chagny et Chalon, et dont les restes de
la commanderie de Belle-Croix signalent les premiers plans,
que les Êcorcheurs ou Tard-venus qui ravagèrent alternative-
ment plusieurs provinces de France, sous le règne de Charles
V, se rassemblèrent au nombre effrayant de trente mille
hommes. Chagny était leur quartier général. Le pape
Urbain V, qui résidait à Avignon, ne se lassait point de lancer
 sur eux les foudres de l'excommunication ; mais, tout dévols