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                             DE ROME.                            169
du surplis italien, conditions qui ont survécu au besoin qui les fît
naître, même dans les églises où l'autel majeur a été modifié dans
son orientation. — Le sacrificatorium, dont les marches sont
tournées du côté de la tribune,est le signe le plus certain auquel on
reconnaît encore aujourd'hui, à Rome, les basiliques d'une haute
antiquité. Dans les sept basiliques majeures, et, parmi elles, dans
les cinq patriarchales notamment, cette règle liturgique n'a jamais
varié, et Sainl-Pierre-du-Vatican, Saint-Sébastien, sur la voie
Appia, les plus jeunes d'entr'elles, l'ont maintenue avec respect
dans leur neuve architecture.
   Vingt-deux colonnes, lant de granit que de marbre antique,
d'ordre ionique, c'est-à-dire onze pour chaque flanc, partagent en
trois nefs la basilique de Saint-Laurent. Comme dans les temples
et les basiliques judiciaires de l'antiquité, la corniche repose immé-
diatement sur ces colonnes qu'aucune arcade ne sépare. Au-dessus
de la corniche est un espace lisse qu'ornèrent ou que durent orner
soit des fresques, soit des mosaïques murales, comme à Saint-
Apollinairein-Classe de Ravenne. Entre cet espace et le plafond
est le clerestory, composé de douze petites baies à plein-cintre,
inscrites dans une sorte de feuillure, tant aveugles qu'ouvertes.
— Douze sur chaque côté, bien entendu. — J'ai lieu de croire
que, dans l'origine, chaque entrecolonnement de la nef majeure
était accusé par une arc, car la corniche qui se voit aujourd'hui,
composée de pièces de rapport, dont une même est posée en sens
inverse de la profllation, fut évidemment employée par après-coup,
sous des arcades bouchées dont on voit le cintre légèrement es-
quissé. Le revers de la façade est accidenté par la porte regia et
par trois fenêtres analogues à celle de la nef. Le sojfitto ou plafond
de bois est sculpté en compartiments à caissons. La nef majeure a
son aire plus élevée d'un degré que celle des contre-nefs qui ne se
terminent point par des apsides mineures, mais conlinueni à che-
miner, pour inscrire dans leur prolongement le sanctuaire, aux li-
mites duquel ils offrent un arc de force à plein-cintre, surmonté
d'une baie de même forme. Le plafond manquant à ces nefs secon-
daires, rien ne voile ni la charpente visible, ni les tuiles nues, ni le
plan incliné de la toiture.