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166           REVUE MONUMENTALE EX LITURGIQUE
 confession, sur laquelle s'élève, sous un somptueux baldaquin, le
 sacrificatorium ou autel-majeure? — Pourquoi la sacrée synaxe
 (la messe) ne s'y développe-t-elle plus avec la mystérieuse gravité
de l'Orient, comme à Saint Jean de Lyon?
    Je ne connais pas de proportions architectoniques plus justes
que celle de Sainte-Marie-Majeure. — Ceux qui croient que, hors
du gothique, il n'y a pas de salut pour l'architecture chrétienne,
n'ont qu'à voir l'éclat de ces trente-six colonnes, sur lesquelles re-
pose directement l'architrave, l'effet auguste de lointain et d'har-
monie qu'elles produisent. Aucun des meubles liturgiques de l'ère
constantinienne n'existe ici ; on y cherche en vain les ambons, le
 Ciborium, etc., mais l'autel majeur est orienté en sens inverse des
nôtres ; il est sans tabernacle, sa décoration est sévère, et ses pare-
ments de soie changent selon le temps et la fête qui règlent les
couleurs hiératiques; mais une suite de mosaïques s'interposent dans
la nef royale, entre les fenêtres et la corniche posée sur la colonnade,
à la place qu'occuperait le triforium.—Le triforium a deux périodes
bien constatées d'existence : l'une à l'époque constantinienne et
l'autre sous l'ère lombarde.—Quel calme et quelle magnificence
dans tout cet ensemble de la basilique Libériane! C'est en elle
qu'on conserve l'humble berceau du Sauveur, c'est-à-dire cinq
petites tablettes de bois qui faisaient partie de la crèche, et que
renferme un petit tombeau d'argent. De là le nom de Sancla Maria
adpraesepe. Son plafond (soffitto ou lacunare) est d'une incroyable
splendeur.
   Le vieux temple de Libérius et de Sixte est littéralement enseveli
dans quatre façades extérieures qui conviendraient à un palais ro-
main, à un hôtel-de-ville français; mais que, malgré leur magni-
ficence, on ne peut trouver convenablement placées ici. Il fut un
temps où les papes ne croyaient jamais pouvoir séculariser assez
la manifestation architectonique de l'église. Remarquez que ces
façades offrent un style tout moderne qui dissimule et absorbe com-
plètement au dehors la grave architecture que Sixte III y avait dé-
veloppée en CCCCXXXII. Jamais on ne supposerait qu'on est de-
 vant une des plus vénérables basiliques romaines, n'étaient ces
deux coupoles des chapelles Sixtine et Pauline, et ces clochers qui