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162          REVUE MONUMENTALE KT LITURGIQUE
cité qui, ayant à peine entrevu Pari gothique comme un nuage
lointain, au-delà de ses horizons, passa majestueusement de l'école
latine, continuée et modifiée dans ses basiliques constantiniennes,
aux formes toujours nationales pour elle de la Renaissance. L'archéo-
logie n'existe rigoureusement à l'état scientifique que là où sont
des débris anciens à exhumer et à maintenir. Rome n'avait de
ruines que des ruines païennes, son archéologie a dû rester païenne,
pour veiller dans la poudre des tombeaux et retrouver le sens
des monuments peints, sculptés, gravés, frappés, bâtis, que nous
offre l'antiquité. Les temps moyens n'ont déposé sur son sein ni en
germes, ni en produits, aucune architectonique particulière ; elle
n'a eu ni génie civil ou mililaire, ni démolisseurs jurés, ni bandes
noires, ni iconoclastes et vandales révolutionnaires du XVIIIe siècle,
 pour réduire à la condition toujours précaire d'édifices historiques,
 les splendides monuments de son culte. Ses églises sont intactes, et
nulle atteinte ne les menace : on n'a pas eu besoin d'y faire de la
 science un sacerdoce, pour les protéger. L'archéologie chrétienne,
telle que nous la connaissons, n'avait de raison logique que dans les
contrées où le style gothique, sorti meurtri et mutilé de ses luttes
contre les protestants, la renaissance, le mauvais goût, les révolu-
 tions politiques, les dédains des novateurs ou plutôt des imitateurs,
 enveloppée de périls, chancelait sur le sol et tremblait pour sa vie.
— Le jour, où revenus d'un engouement trop exclusif pour la mo-
derne architecture classique, quelques hommes de cœur comprenant
pleinement le sens moral et la mystique beauté de la cathédrale du
moyen âge, voulurent propager, populariser leurs sympathies, leurs
études, leur amour, prêcher une croisade en sa faveur contre les
conspirations qui l'entouraient, la relever, la restaurer, la glorifier,
 la sauver, l'archéologie chrétienne fut découverte. Parmi les nations
du Nord, c'est en France qu'elle devait naître, en France qu'elle
devait fleurir avec le plus d'éclat, parce que c'est en France que la
cathédrale gothique avait éprouvé les plus cruelles blessures et qu'on
s'était l(i plus violemment acharné contre elle.
   La Bévue monumentale de Rome que je vais esquisser rapide-
ment, sera d'autant plus utile dans nos contrées burgundo-lyon-
naises, que la basse architecture antique, issue de Rome sous le