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108                   NAPOLÉON A LYON.

pagné, ce qui ne rehaussait que médiocrement la gloire qu'on
octroyait au futur Louis-Philippe 1 er .
   Le duc d'Orléans fut suivi de près à Lyon par Monsieur,
comte d'Artois, auquel on ne fit pas gagner de bataille, la
chose n'étant guère dans les habitudes de ce fils de France,
mais qui pourvut de son mieux à la défense de la ville menacée.
On dépava une partie du pont de la Guillotière pour mettre à
découvert un ancien pont-levis qui existait en cet endroit et
qui devait servir à maintenir les communications entre la ville
et le faubourg, tant que ces communications seraient sans
danger ; en avant du pont-levis, on dressa des barricades for-
mées par des chevaux de frise. On fit aussi placer des chevaux
de frise sur le pont Morand et l'on décida en outre que ce
pont serait coupé. Le comte d'Artois s'y rendit accompagné de
plusieurs généraux pour déterminer le point où la section serait
pratiquée. Nous nous y trouvions en ce moment et nous enten-
dîmes le général Brayer donner à un capitaine du génie l'ordre
de se disposer à couper le pont. « Capitaine, lui dit-il, vous
êtes chargé de cette opération : elle sera longue, très-longue,
entendez-vous ? prenez vos mesures en conséquence? comprenez-
vous bien, capitaine ?
   — • Parfaitement, général »
       >
   Nous aussi, nous comprîmes et nous traduisîmes ainsi les pa-
roles du général ;
   » Vous allez faire semblant de vous disposer à couper le pont ;
Vous ferez durer vos préparatifs assez longtemps pour que rien
ne soit commencé quand les troupes de l'Empereur se pré-
senteront. »
   Le capitaine fit preuve de pénétration : le pont resta intact.
   Le 10 mars, le comte d'Artois, dans le but d'obtenir quel-
ques démonstrations en faveur de la cause royale, passa sur
la place Bellecour, une revue des troupes de la garnison. Nous
l'avons vu parcourir tous les rangs, adresser à chaque simple
 soldat quelques-uns de ces mots que ses partisans vantaient
comme l'heureuse expression d'un esprit et d'un sentiment tout