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102 LYON D'APRÈS LE JOURNAL L'ILLUSTRATION. miers martyrs. Tout en la déplorant comme une faute d'or- thographe dans l'unité architecturale de cette basilique gothi- que, vous avez comme moi salué ce portail de Philibert Delorme que j'aimerais mieux ailleurs et que M. Benoît, dans son intelligente restauration, n'a pas eu le courage d'en- lever. Vous avez admiré à l'intérieur l'élégante proportion des nefs et les gracieuses sculptures des tribunes. Les églises romanes d'Ainay et de Saint-Paul, ces deux respectables té- moins du X e siècle, vous intéressent à plus d'un égard. L'une vous montre encore, supportant sa coupole, les colonnes de granit qui flanquaient le temple d'Auguste et de Rome. L'au- tre vous dit encore le nom du chancelier Gerson, qui venait y faire le catéchisme aux plus pauvres enfants du quartier. Et les Cordeliers, cette église où vint mourir saint Bonavenlure ; et Saint-Georges, cette autre pauvre église du peuple, autre- fois le baptistère des femmes, comme Saint-Paul était celui des hommes, toutes deux vous raconteraient aussi plus d'une histoire touchante. Eh bien ! aucune de ces églises n'a trouvé grâce aux yeux de notre critique. Il ne les a ni vues ni comprises. Il aurait fallu, dit-il, les aller chercher dans des empâtements de mai- sons. Tous ces monuments sont pour lui glacés d'une vé- nérable patine dont se revêtent au bout de peu d'années toutes nos constructions modernes, sous l'influence du ciel pluvieux et de la houille. Celte patine, nous la tolérons avec soin dans les édifices privés, mais, en revanche, par on ne sait quelle aberration étrange, l'édilité locale dépouille de leur robe noire, par des badigeons périodiques, les palais et les vieux temples. Ceci est encore, nous dit notre critique qui voit dé- cidément tout à travers la Hollande, untravers singulièrement hollandais. Nous dirons, nous, pour nous servir d'un mot parlemen- taire, que ceci n'est pas plus exact que d'attribuer notre