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                 DE LA DOULEUR DANS LE TEMPS.                             53
L'aisance se construit aisément autour des esprits fermes et
des habitudes économes; et la richesse dissout promptement
les familles qui ne conservent pas leur grandeur. La grandeur,
c'est la prédominance de l'âme. Dieu a eu beau choisir les
races royales., leur naturelle noblesse n'a pu constamment
tenir contre des siècle de prospérité. Mais revenues plus tard
sur les niveaux de la vie, on a pu voir encore tout ce qu'il y
avait dans une âme royale.
    J'invite vivement les hommes bien nés â suivre l'inspiration
qui est en eux. Nos bons mouvements nous sont toujours
donnés en proportion de notre nature. Beaucoup ignorent
combien il sera dur à leur cœur d'être restés au-dessous
d'eux-mêmes. Toutes les satisfactions qui ne passent pas par
la conscience sont nulles (1). L'homme d'une nature avancée
 tôt ou tard le ressent, et, faute de joie interne, il tombe dans
 la détresse morale.
   Souvent une jeunesse riche perd de la sorte des natures
développées, qu'avaient mis tant de soins a préparer les g é -
nérations précédentes. Le jour où le plaisir finit, l'homme
ne sent plus en lui qu'une conscience attiédie , incapable d'é-
prouver le doux sentiment intérieur. Le moi dépouillé se
trouve seul en face de son terrible vis-à-vis ; dès ce moment
l'homme est battu. Car une fois l'orgueil entré dans le désert
de ce cœur, il rejette tout, il prend le mépris de tout : l'or-
gueil a une spirale pour descendre dans sa ruine... Dès-lors
l'âme est à refaire ; dans l'échelle de la vie, elle va revenir
au bas, et recommencer le grand cercle.

nements qui nous barrent dans la vie, le saint lui-même ne saurait où il faut
marcher. Quand les malheurs viennent frapper, nul ne sait s'ils sont un signe
de vice ou une preuve de vertu... Laissez , laissez tourner la roue de la For-
tune, rien ne se meut dans l'univers qui n'ait reçu son mouvement !
  (i) Le bonheur descend par la conscience ; c'est d'elle que le reçoit le
cœur.