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36 DE LA DOULEUR DANS LE TEMPS. l'être libre lui-même ! c'est pourquoi l'absence du travail appelle aussitôt la douleur, qui obtient à son tour la grâce. Mais le travail c'est nous-même (1). Sans enthousiasme , sans transports, sur tous ces êtres qui en restent presque à jamais incapables, il opère dans la masse le soulèvement des âmes. Le travail est le levier universel du genre humain. Plus tard, vous verrez sa portée dans l'ordre écono- mique... Travail, fontaine renaissante de la volonté; travail, qui agrandis le passage du cœur ; travail, qui reconstruis l'homme de la chû!e ; travail, ô toi qui fais en nous une vivante liberté, il faut que l'homme pour conserver même ici-bas son exis- tence, le fasse monter dans ses membres comme une sève, te sente jaillir de son cœur comme le sang, et qu'il le répande en bienfaits sur ceux qu'il aime et qu'il élève autour de lui. Ce n'est pas une faible chose que de tirer un être libre du néant! un être qui ne profite que de ce qu'il s'est lui-même acquis, un être dont l'âme doit commencer comme un rien pour être un jour comme tout devant le trône de Dieu ! Avant la liberté , rien n'existe. Il faut que Dieu la fasse, sans que cependant elle soit faite... Sentez la difficulté de mettre l'homme sur la terre ! Dans quelle assez grande enfance y viendra-t-il?...Lorsque (i) La grâce fournit la partie impersonnelle, le travail forme la partie personnelle. C'est lui qui coopère; il produit les actes. Certes, le travail fait bien l'homme, mais l'homme doit ûlre divin... L'homme de lui-même, c'est l'orgueil; il faut que la Grâce s'entende avec la douleur pour effacer l'égoïsme à mesure que le moi s'élève. Loin de l'activité libre, la grâce ne trouve aucune tige pour verdir ; et, loin de la Grâce, la volonté née d'elle-même est comme une tige où le. vert reste peu de temps. Mais je montre ici la grande vertu du travail, comme précédemment nous avons vu l'incomparable effet de la Grâce. I