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               DE LA DOULEUR DANS LE TEMPS.                  25
le fil qui le rattache a lui-même... La vieillesse lient pourcel
effet la grande vis micromélrique de l'existence...
   Aussitôt donc que la volonté s'est rendue maîtresse du corps,
la maladie,-hâtant le pas de l'âge , vient doubler le poids
du boulet. La volonté se servait d'un corps agile: elle enw
ploiera un corps souffrant, pour le mouvoir , il faut qu'un
double effort parle d'elle.
   Aussitôt donc que le cœur commence à s'échapper du moi,
la souffrance , augmentant l'instinct de la conservation ,
double le lien qui le rattache à lui-même. L'homme portail
un cœur léger : il le sent chargé d'amertume ! pour aimer, il
faut qu'il s'arrache deux fois à lui-même...
   (Dans la plus humble position il peut y avoir des héros !...)
   El de la sorte se fait l'homme. Son corps va de plus en
plus en l'accablant, l'amour d'aulrui en s'éloignanl. Tous
les jours la lutte grandit, comme la volonté ; tous les jours le
sacrifice augmente, comme le cœur. A tous les pas, on voit
le sentier qui se dresse, et le sommet que l'on gravit plus
dépouillé                  Ainsi l'existence s'échelonne devant
l'âme. Or, chaque fois, c'est la douleur qui fait sauter
l'échelon !
   Tel est le secret de la vie...
   Voyez! tout a été préparé pour que la volonté soil de plus
en plus chargée, et que le cœur trouve de plus en plus
du mérite à aimer. Un bien est acquis, il commence à se
perdre , afin que nous avancions sans lui. Personnes ten-
drement aimées, éloignées le jour où nous devions voir
leur bonheur... Fortunes lentement amassées, disparues au
moment d'en jouir             Le tout pour mourir précisément
le jour où nous avions compté prendre quelque repos dans
la vie !
    La vie ne s'arrête point... Les biens se poursuivent, ils ne
s'atteignent pas. Nous sommes sur un plan ascendant. L'effort