Revue du Lyonnais » série 1 - n°27 ( 1848 ) » pp.008

8             DE LA DOULEUR DANS LE TEMPS.
de la personnalité ou augmenter la vie de l'amour, la con-
duira directement à ses destinées absolues. Mais un fait qui
en môme temps favoriserait la personnalité et l'amour, serait
le fait inséparable de la condition humaine, le grand auxiliaire
de la création.
   Or, à côté de la famille et du travail, j'ai vu le fait mys-
térieux de la Douleur....

                       CHAPITRE II.

      DE LA DOULEUR AU POINT DE VUE         DE L'HOMME.


   Toute faute chez l'homme étant composée dedeux éléments,
l'égoïsmeella volupté, il faudra que le remède se compose
aussi de deux éléments, pour atteindre le vice qui se rapporte
à l'esprit et le vice qui se rapporte à la chair.
   L'esprit a péché en se laissant trop remplir de lui-môme :
il faudra que l'esprit se répande hors de lui-même. C'est ce
qui s'opérera au moyen de l'aveu. La confession rétablira
peu à peu dans l'âme l'équilibre entre l'orgueil et l'hu-
milité.
    Le corps a péché en se procurant toutes ses sensations : il
faudra que le corps se refuse tout entier à lui-môme. C'est
ce qui aura lieu au moyen de la privation. La pénitence ré-
tablira peu à peu dans le corps l'équilibre entre les sens et la
volonté.
   Il se produit alors un effet complet. Le corps, rappelé à
la privation, se sent délivré des mouvements désordonnés qui
résultaient de sa prédominance, et rentre avec satisfaction
sous l'hygiénique empire de la volonté. L'âme, se trou-
vant initiée à l'humilité, rentre dans sa propre possession
spirituelle, et reprend avec joie toutes les bonnes résolutions
de l'innocence.