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                        SOUVENIRS D'ALGER'                        457
  . Autrefois, avant la conquête, les Juifs procédaient absolument
comme ils procèdent, mais honteusement, dans l'ombre, astreints à
des costumes spéciaux, parqués et bâtonnés comme des chiens
galeux.
    Quand ils étaient trop gras, un pressurage périodique et impla-
cable les ramenait à des proportions décentes et les réduisait en
somme au rôle de collecteurs d'impôts. Aujourd'hui, non seule-
ment on ne les pressure plus, mais on les caresse, on les décore,
on consulte leur-goût pour les nominations de quelque importance
et plus d'un personnage du jour leur doit son panache ; aussi, ils
enflent, ils enflent à crever. Ils font chanter leurs louanges par des
journaux vendus, ils ont des privilèges ; leurs fils sous les drapeaux
obtiennent des congés pour faire leurs pâques ; ils se marient sou-
vent devant leurs rabbins sans passer par la mairie et invoquent
 ensuite le vice de ces mariages pour en contracter d'autres, lais-
 sant dans la détresse la première femme et les enfants. Ils ont des
 équipages, ils se bâtissent des châteaux d'un luxe criard, sous les
 ombrages, au milieu des fleurs, les stercoraires sordides, les gros-
 ses araignées repues. Taisez-vous, cachez-vous ! Vos châteaux
 s'élèvent sur des ruines, vos ombrages ont la pâleur mortelle des
 cjprès, je vois des traces de larmes et d.e sang sur vos fleurs !
 Voilà les gens dont onafait des citoyens français, sans doute pour
 dégoûter les Arabes de la naturalisation, dont les bulletins de vote
 inconscients, dictés par un comité rétrograde, tombent depuis treize
 ans dans les urnes avec les nôtres, dont on envoie en France, sous
 le même uniforme que nos soldats, les rares produits bons pour le
 service, et qui, sur les mêmes bancs que nos jurés, jugent leurs
 anciens maîtres. Avoir perdu l'Alsace et la Lorraine et s'être assi-
 milé ça, c'est vraiment trop de malheurs à la fois pour une seule
 nation ! Toussenel a écrit dans son beau livre : La féodalité
 financière : « Juif, citoyen français, cet accouplement m'a tou-
 jours semblé monstrueux. » A moi aussi, Monsieur, à moi aussi,
 surtout quand il s'agit de Juifs africains, mais on désaccouplera
 j'espère. Ils s'y attendent bien un peu, et regardent l'avenir de
 côté comme s'ils se méfiaient de lui. Il parait que dans les endroits
 écartés, à l'abri des regards indiscrets, si riches qu'ils soient, si
  Français qu'on les ait décrétés, ils courbent encore leur souple
      NOVKMBBHE 1883. — T. V I .                             30