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LES JULLTACIENS AU SIEGE DE LYON 471 Les deux frères Leviste, incapables de combattre, changeant désormais leur itinéraire, s'en vont chaque jour, .place Grolier ( i ) , travailler à l'hôtel Chênelette devenu le bureau du génie. De Savaron et Fontaine de Bonnerive commandent le bataillon des vétérans. Jacques Boulay et Dervieu de Varey, portant l'habit national et les insignes de lieutenant-colonel, restent aux casernes, veillant à l'exécution des ordres reçus (2). Le marquis de Châteauvieux entre à la commission mili- taire qui doit surveiller les Jacobins suspects. De Boussairolles et Joly Clerc encadrent les compagnies d'infanterie. De Saint. Try, de Forbin, de Meillonnas, Gavot, simples cavaliers aux chasseurs de Précy, prendront part bientôt à ces charges prodigieuses qui sauveront si souvent l'armée lyonnaise, tandis que le fusillier du Villars, factionnaire aux moulins de Perrache, recevra pour mission de conduire la carriole de cuisine jusqu'au fond de la presqu'île (3). «Puisque l'armée révolutionnaire s'approche par fractions successives, disait de la Roche-Négly, on doit courir sus aux premiers détachements, les dissiper avant leur réunion et s'emparer de leur artillerie. L'imprudent Dubois-Crancé s'est établi avec une faible escorte au château de la Pape, il (1) Au n° 215. Ils y venaient avec leur frère aîné de Montbriand (Arch. mun. Dossiers personnels, L. 116). (2) Arch. mun. Com. révol., interrogatoires, p. 109. (3) Toutes les biographies imprimées affirment que Dervieu du Villars émigra en 1792. C'est une erreur. Lui-même proteste dans un état de ses services envoyé au Ministre de la guerre, et une dénon- ciation signée le 14 messidor an II, par un certain Michaux, notable, et conservée aux archives municipales (Doss. pers., liste alph.) nous fait connaître les importantes fonctions remplies pendant le siège par l'ancien commandant de la Garde nationale.