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LES 474 JULLIACIENS AU SIEGE DE LYON Salvagny. Deux fois les Lyonnais montèrent à l'assaut, deux fois ils furent repoussés avec des pertes énormes ( i ) . Le bruit courut dans le camp ennemi que Précy avait été mortellement atteint d'une balle. On avait vu un chariot rapportant un officier, dont le corps ruisselait de sang. C'était François du Magneux, le capitaine des chasseurs, qui par son héroïque bravoure avait assuré la retraite. Il expira, dans d'affreuses souffrances, le 30 septembre suivant (2). Huit jours encore, et la ville se rendait, alors que Précy, avec ses meilleures troupes, tentait une sortie par le faubourg de Yaise. On connaît le résultat de cette retraite sur des routes couvertes de paysans, ameutés par le tocsin, et qui « chassaient aux muscadins (3) » sur l'ordre des représen- tants. De Gavot des Plantes on ne retrouve plus trace désor- mais. Il périt sans doute (4) en chargeant une dernière fois avec fureur ces cancréens qu'il abhorrait. Après avoir sauvé l'avant-garde par une intrépide offen- (1) « Les Lyonnais remportèrent 12 chariots de morts et plus « encore de blessés. On assure que le commandant des rebelles, « Perrin de Précy, a été mortellement atteint d'une balle. Mais ce n'est « pas lui. Il jayétise et ne va pas au feu. » (Lettre des représentants du 10 septembre. Arch. de la guerre.) (2) Etat des rebelles reconnus pour avoir été tués dans les postes ou morts des suites de leurs blessures pendant le cours du siège. Cette affiche du 27 octobre 1793 (Lyon, chez Amable Lerov) est reproduite dans la Nouv. Hist. de Lyon. III, 538. (3) Lettre de Bergier, commissaire aux grains, écrite de Trévoux à Gauthier, le 10 octobre. (4) M me des Plantes elle-même ignorait ce qu'était devenu son mari. Une des sœurs de l'officier, morte à un âge avancé, prétendait qu'il avait été fusillé aux Brotteaux, après le siège (RAVERAT, loc. cit., p. 175).