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22                   L'ACADÉMIE DE LYON

   Les derniers jours de l'Assemblée constituante furent
marqués, dit-on, par des phénomènes météorologiques
extraordinaires que l'imagination populaire interpréta très
diversement : à Dijon et ses environs on signala un trem-
blement de terrre le 30 septembre, à 9 heures du matin; à
Lyon, près des Massues, on aperçut un météore consistant
en un corps argentin, dont la forme imitait une trompette
de 30 pieds de longueur environ, qui parut, sur le soir,
descendre du ciel avec une telle rapidité qu'on eut à peine
le temps de le regarder.
   Quant à l'Académie, elle profita de l'effet produit par le
décret tardif de la Constituante, pour tenir une séance
publique le 6 décembre 1791. Tous les concours pour les
prix furent d'ailleurs prorogés à l'année suivante. La salle
Henri IV fut offerte par la Municipalité, et l'ordre du jour
de la séance ainsi réglé :
   i° Compte rendu des travaux du second semestre, par
l'abbé Tabard, directeur;
   i° Lecture, par Boulard, de son mémoire sur la réforme
des poids et mesures. La question était toute d'actualité;
   30 Bruyset lut ensuite un discours sur les moyens
d'étendre et de perfectionner le traitement des fous dans
l'hôpital général de l'Hôtel-Dieu de Lyon. Ce sujet était
aussi à l'ordre du jour dans les discussions municipales;
   4 0 Enfin, Mathon de la Cour termina la séance par des
considérations sur la politique coloniale et par la description
d'une fête célébrée à l'Ile de France, en l'honneur de Pierre
Poivre. Poivre était un académicien associé et un lyonnais,
et l'organisateur de cette fête était un français, nommé
Hubert, l'un des grands propriétaires de l'île. L'orateur, qui
s'occupait lui-même très activement d'économie politique
et sociale, était sûr d'exciter avec un pareil sujet l'attention