page suivante »
D'UN AUMÔNIER MILITAIRE 401 les fièvres qui font des traînards ; l'enterrement militaire avec la mousquetade accompagnant la poignée de terre sur la bière ; une découverte archéologique ; des noms et des noms représentant des vies agitées, dont il ne reste qu'un trait de plume, n'ayant laissé guère plus de souvenirs que cette bourse perdue sur la route, — et bien d'autres détails, trop menus pour l'historien ou l'annaliste, trop infimes-pour l'au- teur de mémoires à qui ils prendraient d'ailleurs, dans le récit, la place d'un « moi » sacré, mais précieux parce qu'ils font vivre de la vraie vie du soldat avec lequel marchait ce prêtre, de la vraie vie de l'arrière-grand-père d'un arrière-grand- père, tout cela de trois cents ans bientôt et pourtant d'hier, parce que la chaîne du passé n'est point rompue, parce que ce régiment de Bury est le régiment de Villeroy, le régi- ment Lyonnais, notre 27 e d'infanterie (1). Georges GUIGUE. (1) Le lieutenant CARNOT, loct. cit. Nos 5 et 6.— Novembre-Décembre 1901 26