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              LES JULLHCIENS AU SIEGE DE LYON                     469

Sablonet s'est noblement, mais imprudemment, offert à la
mort. Dervieu du Villars, jadis l'idole de la foule, est
aujourd'hui honni de tous les honnêtes gens pour son
insouciance inconcevable.
    On s'adresse à M. de Chênelette ( i ) . Son courage, son
intelligence, « son activité infatigable », sa loyale indépen-
dance lors d'un procès militaire resté célèbre (2), semblaient
assurer le plus heureux choix. Mais le vaillant officier refuse.
Il n'a jamais su cacher son attachement au régime disparu (3 ) ;
il ne veut pas compromettre ses compatriotes.
    M. des Echerolles, pressenti à son tour, s'excusait pour
le même motif.
    Ce fut après l'échec de ces premières démarches que l'on
songea au lieutenant-colonel Pétrin de Précy. Dans cette
nouvelle circonstance, ne pourrait-on pas constater une fois
encore l'influence de nos Julliaciens ? Ce nqm d'abord ne
leur était pas inconnu. Plusieurs d'entre eux, certainement,
n'avaient pu oublier un parent de leur futur général, le


  (1) M"e DES ECHEROLLES: Une famille noble wus la Terreur, iu-12,
Paris, Pion, 1881. p. 74.
  (2) Le régiment d'artillerie de Strasbourg avait formé en 1778, pour
la défense éventuelle de la Corse, une brigade commandée par
M. Capriol de Péchassant. Lorqu'elle rentra en 1783, on constata un
déficit dans la caisse du corps. Le capitaine de Chênelette, nommé
rapporteur, avait démontré l'innocence du quartier-maître injustement
accusé et la culpabilité de l'officier supérieur (BALLEYDIER, I, 281).
   (3) « En 1789, ledit Chênelette était gros major du régiment de
« Toul artillerie. Il amena à Paris le premier bataillon dudit régiment
« qui resta logé à l'Hôtel des Invalides jusqu'au 6 juillet 1789. Le
« bataillon était consigné pour foudroyer Paris, ce que Jambon
« empêcha et a signé. » (Arch. mini. Liasse des dénonciateurs et des
dénoncés).