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SA VIF. ET SES TRAVAUX 35I publics russes. Le gouvernement impérial s'empressa d'encou- rager ce mouvement en offrant toutes les facilités d'étude, aux artistes et aux nouvelles maisons de fabrique. La fonda- tion d'un musée d'art et d'industrie lut décidée. Dès l'année 1862, le projet fut mis à l'étude par l'initiative de M. Victor de Boutowski, conseiller d'Etat et directeur de l'école de dessin de Moscou. Le Musée de Moscou fut établi d'après le plan tracé, en 1858, par N. Rondot pour le Musée de Lyon; il fut inauguré le 29 avril 1868. La Gabelle des Beaux-Arts du mois de juillet de la même année contient un article dont nous détachons le passage suivant, où Rondot expose l'opportunité de cette institution. Le Musée a été fondé dans le même but que le Musée d'art et d'industrie de Lyon. Il a été formé pour éveiller dans l'esprit du public le sentiment du beau, pour lui montrer et lui faire aimer dans l'art la distinction, l'élégance, la grâce et surtout la pureté et la mesure. Il doit compléter l'enseignement des écoles, être lui-même un foyer attrayant et actif d'enseigement, présenter aux artistes, aux dessinateurs, aux fabricants et aux ouvriers, un choix de modèles empruntés à l'art, à la nature et à l'industrie, les plus propres à former le goût et à élever l'inspiration. Nous n'insisterons pas sur ce que le Musée de Moscou a de commun avec le Musée de Lyon ; nous nous arrêterons sur l'innovation qui y a été introduite ; nous voulons parler des ouvrages sur la grammaire et l'histoire de l'ornement russe. Dans le projet du Musée de Lyon, nous avions fait entrer la publi- cation par le musée d'un choix des œuvres d'art ou d'industrie, de toute origine et de toute époque, relevée par des ornements du style le plus franc et du goût le plus pur. Hippolyte Flandrin avait été partisan chaleureux d'une publication de ce genre, gravée ou lithographiée. Cette idée n'a pas été mise à exécution à Lyon, elle l'a été à Moscou, mais l'application a été restreinte à l'art russe. En Russie, les ornements procèdent de deux sources opposées : les uns du goût occidental, français ou allemand ; les autres du goût national. Les premiers suivent le mouvement incessant qui s'opère dans leur