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               LES JULLIACIENS AU SIEGE DE LYON                       467

 «    fermaient la marche. La foule muette et silencieuse se
 «    découvrait respectueusement à l'approche du convoi.
 «    Seuls, quelques hommes affectaient un cynisme impie; le
'«    parti Jacobin n'était point mort encore. Le cortège fit
 «    halte dans la rue Luizerne; le vieux soldat était arrivé à
 «    sa dernière demeure, accompagné des prières de la reli-
 er   gion et des regrets de toute l'armée lyonnaise. Après
 «    une salve de mousqueterie et quelques paroles émues
 «    du citoyen Biroteau, les fossoyeurs recouvrirent la
 «    tombe. » (1)
   Cette mort, vraie calamité publique, causa comme une
sorte de stupeur. Les administrateurs, rentrant en eux-
mêmes, s'effrayèrent de leur résistance, et s'empressèrent
d'envoyer à Paris, chacun de leur côté, le plus humble
recours en grâce. L'effroi gagna jusqu'aux Assemblées pri-
maires, qui signèrent une reconnaissance formelle de cette
constitution naguère si fièrement refusée. On eût dit que
l'énergie générale était détruite, et qu'après cet acte hardi
Lyon eût épuisé son immense indignation, de même
qu'après un effort extraordinaire, le corps retombe anéanti.
   C'est alors que nous voyons nos julliaciens réagir contre
le découragement universel. Une fois encore, Boulay par-
court les rues de la ville, essayant de réveiller l'enthousiasme,


  (1) BALLEYDIER, t. I, p. 229. « Le rôle de Cortasse de Sablonet en
« cette affaire (29 mai) fut peut-être décisif, et je ne crois pas du tout
« que cet officier se soit trouvé là, par hasard, comme on l'a prétendu
« pour dissimuler l'action des royalistes dans les événements de Lyon.
« Il était venu, ainsi que tant d'autres, combattre pour le roi. Vous
« savez que nos historiens le nomment à peine, toujours pour la raison
« ci-dessus. »
  Lettre aimablement adressée à l'auteur de cet article par M. E111.
Vingtrinier, le 2 janvier ryor .