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4) 2         LES JULUACIHNS AU SIEGE DE LYON

dément le favori de la fortune. Comme à cette date, il était
encore vrai, ce croquis qu'esquissait de lui son professeur
de troisième ! « Monsieur notre chevalier est un joli enfant,
« mais qui témoigne trop qu'il en est bien instruit. Il veut
« qu'on contemple son contentement, alors qu'on est céans
« peu satisfait de son application. Monsieur possède peu de
« pensée et d'intelligence, mais sa politesse et son honnê-
« teté le feraient presque oublier à ses régents. » Barthé-
lémy resta dix ans à Juilly, beaucoup moins préoccupé de
son travail et de ses classes redoublées que de l'effet pro-
duit par ses robes de chambre en molleton à fleurs, ses cols
en mousseline ou ses « manchons sensationnels ».
   Sous-lieutenant au régiment de Poitou-infanterie, le
 4 novembre 1766, il porta dans la vie militaire les mêmes
 qualités et les mêmes défauts. On le notait « brave officier,
 « très aimé de tous, mais qui ne se distinguera que dans
 « les fonctions secondaires. » Et l'inspecteur, comme jadis
l'oratorien, ajoutait malicieusement : « Il a pourtant grand
 « désir d'attirer l'attention. »
   Il tenait garnison à Quimper lorsque, le 4 mars 1780, il
fut embarqué avec un détachement de 35 hommes sur la
frégate la Belle Poule en partance pour Guitalmézeau et
Lannilis. Le voyage s'opérait dans d'excellentes conditions,
lorsque, le 15 juillet, à 5 heures du soir, la vigie signale un
vaisseau anglais de 64. Le commandant de Kcrgariou fait
aussitôt mettre toutes voiles dehors, jeter les bastingages à
la mer et pomper l'eau. Vains efforts. L'ennemi gagne de
vitesse, et, à r 1 heures et demie, tire un coup de chasse,.étant
arrivé à bonne portée. A minuit le Sans-Pare il passant à
bâbord, la Belle-Poule lui lance trois bordées qui le dégréent
de ses manœuvres du haut. Le feu de l'anglais, plus nourri
et mieux dirigé, cause d'affreux ravages sur la frégate.