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BIBLIOGRAPHIE 537
par l'intervention de Jeanne d'Arc, la France savait encore parler haut
et ferme, et garder vis-à -vis des plus puissants, cette dignité qui honore
les peuples comme les individus et leur permet seule de se relever des
plus grands revers.
ÉTUDES FOREZIENNES. HISTOIRE DU CHATEAU ET DES
SEIGNEURS DE LALIERE, augmentée de pièces justificatives,
par l'abbé REURE. — Lyon, Brun et Côte, libraires, 1893. In-8°.
Prix : 3 fr.
Situé sur les confins du Forez et du Bourbonnais, et loin de tout
passage fréquenté, le château de Lalière n'est guère connu des touristes
mais seulement de quelques archéologues. Encore moins connaissait-on
son histoire, quand M. l'abbé Reure est venu, le premier, retrouver,
sous la poussière des archives, les noms de ses anciens possesseurs,
depuis le x m e siècle.
A cette époque déjà , Lalière est possédé par les Vitri, famille ancienne
mais modeste, qui ne devait acquérir quelque importance que le jour
où elle s'attacha aux ducs de Bourbon, devenus comtes de Forez.
Mais, dès ce moment, ses membres sont appelés à remplir, au nom
de ces derniers, les offices de châtelain ou de gouverneur, dans les
contrées les plus diverses. A la fin du XVe siècle, l'un d'eux, Jacques de
Vitri, est devenu ainsi chancelier des provinces de Bourbonnais, d'Au-
vergne et de Forez, protonotaire du Saint-Siège, chanoine comte de
Lyon et doyen de Notre-Dame de Montbrison. Investi de la confiance
des ducs de Bourbon, il est chargé par eux des missions les plus graves
et les plus importantes. Brémond de Vitri, seigneur de Lalière et du
Bois-d'Oingt, son frère, n'a pas une carrière moins brillante. En 1493,
il est conseiller du Roi, capitaine de la tour du pont d'Avignon et
maître des ports et passages dans la sénéchaussée de Beaucaire. Enfin, le
fils de ce dernier, Jean de Vitri, aussi seigneur de Lalière, devint le
confident du connétable de Bourbon et joua un rôle important, dans la
défection de ce prince, qu'il suivit à l'étranger. Mais poursuivi comme
complice de ce prince et condamné à mort par contumace, il disparut
N» 6. — Décembre 1893. 30