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ET LES BÉNÉDICTINS 483 Alexandre VIII le faisait conduire à son audience par un escalier secret et prenait plaisir à prolonger la conversation sur la Congrégation qu'il appelait una Academia di piela e ai doctrina; Innocent XII le nomma membre de la Congré- gation de la discipline des Réguliers et compta sur sa fer- meté pour le rétablissement des usages de la commu- nauté. Les membres les plus illustres du Sacré-Collège pre- naient plaisir à lui rendre visite dans sa petite maison de la via Gregoriana au Pincio; Ottoboni, Casanata, recevaient par son entremise les Gazettes parisiennes, Altieri lui offrait ses livres, Slusius, ancien abbé de Saint- Gall, l'avait choisi pour son secrétaire français, d'Aguirre, bénédictin espagnol, voulut qu'il ait le secret de ses der- nières dispositions et lui survivant, il le pleura comme le plus fidèle ami. Les Eminences françaises résidant à Rome, d'Estrées, de de Bouillon, de Forbin-Jauson, souvent divisés par la poli- tique et l'intérêt, se rencontraient dans une cordiale affec- tion pour-leur humble compatriote. Les antiquaires et les érudits le chargeaient de leurs in- térêts à Paris, lui demandaient des recommandations pour leurs livres, des articles pour leurs découvertes, Fabretti et Ciampini le consultaient, Schelestrat lui ouvrait la Vati- cane et Bellory n'était jamais plus content que de l'installer à sa table dans la bibliothèque de la reine Christine. Ses confrères de Saint-Germain et même des autres monastères trouvaient en lui le plus infatigable des copistes et le plus désintéressé des auxiliaires. « Nos savants, écrit-il à Dom Ruinart, ne peuvent avoir