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EN AUTOMNE A M. Vachez. ZUR demi voilé, paysage de rêve, Dont l'œil suit les détails et ne se lasse pas; O champs silencieux où la brume se lève, Vent frôlant les roseaux qui soupirent tout bas... Sous le tiède soleil, sous le ciel monotone, Ah ! qu'il est reposant de cheminer parmi Les vallons dépouillés et jonchés, à l'Automne, D'un tapis d'or, linceul du Printemps endormi. * ** Pour moi, j'aime le gris des collines moins nettes, Le bleu des pins altiers ou des chênes hautains, Et le blanc estompé de mille maisonnettes Mettant des tons joyeux aux indécis lointains. J'adore partager l'existence des choses, En leur calme profond j'adore me plonger; Il m'est aussi très doux de respirer les roses, D'un suprême parfum saturant l'air léger, D'admirer les.prés verts, les colchiques d'opale, Les ceps aux bras sanglants comme un astre blessé, Et de m asseoir rêveur, au pied d'un bouleau pâle Sur les coteaux déserts où le deuil a passé.