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ET LES BÉNÉDICTINS 367 l'histoire bénédictine ; depuis plusieurs années, il s'était voué à cette tâche de pèlerin de l'érudition. Mais avant de le suivre à l'œuvre dans la province, il est naturel d'essayer de prendre de lui une connaissance moins superficielle et d'apprendre où l'avaient porté, dans cette carrière, ainsi que dans la vie, ses premiers pas. Un homme capable d'écrire de sa main près de cinquante volumes in-folio, sans avoir la vanité d'imprimer une seule ligne, n'est pas d'une trempe ordinaire ni d'une capacité banale (2). Dom Claude Estiennot de la Serre était sorti d'une notable et excellente famille bourguignonne; il était né en 163 9 à Va- rennes, alors du diocèse d'Autun, situé aujourd'hui dans le département de la Nièvre. Sa vocation monastique lui vint probablement de l'exemple d'un de ses parents, Dom Claude Bretaigne, un des religieux bénédictins les plus vénérés et les plus sages; il la fixa irrévocablement par la profession faite à la Trinité de Vendôme, à l'âge de dix-neuf ans, le 13 mai 1659; son noviciat avait été dirigé par un maître de haute vertu et de rare discernement, Dom Silvestre Morel, appelé plus tard aux premières charges de l'ordre. Saint-Lomer de Blois lui fut assigné pour y suivre le (2) Dom Philippe le Cerf {Bibliothèque historique et critique des auteurs de la Congrégation de Saint-Maur), Dom Vincent Thuillier {Œuvres iné- dites de Mà billon et de Ruinart), Dom Tassin {Histoire littéraire de la Congrégation de Saini-Maur) ont consacré une notice à ce religieux. Nous n'aurions eu qu'à répéter leurs renseignements et leurs éloges, si une lecture complète de la correspondaucz et des manuscrits d'Estiennot ne nous avait permis de rectifier quelques erreurs et de combler des omis- sions dans un récit dont l'exactitude est le premier mérite. Dom Estiennot, érudit et diplomate, mériterait mieux que ces trop courtes pages; nous caressons l'espérance de reprendre un jour ce sujet et de le traiter avec tous les développements qu'il appelle.