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suis tout à fait incapable de bien juger, et en laquelle je me
garderai fort de me prononcer, nous trouvons un grand
nombre de numismatistes éminents, qui se prononcent
dans ce dernier sens et arrivent à des conclusions bien au-
trement absolues. Je nie contente de résumer leur opinion
en suivant l'ordre chronologique.

    Dès 1835, M. de Saulcy (3) développe aussi cette idée
que le personnage dont le nom était inscrit sur la monnaie
avait ainsi la mission d'en garantir la loyauté.
   Il décrit les monnaies mérovingiennes portant le nom
d'Éloi, l'une, PARISIS FIT ELEGIUS MONETARIUS; l'autre,
l'indication précieuse suivante : MONETA PALATINA et au
revers le mot ELIGIUS. Il arrive à ce dilemme : ou Eloy
signait comme monétaire, alors cette charge était compa-
tible avec les plus hautes dignités; ou bien il signait comme
ministre.
   M. de Saulcy conclut dès lors que des pièces mérovin-
giennes peuvent offrir, sous le nom de monétaires, des noms
de personnages puissants dont les historiens de l'époque
nous ont transmis la mémoire.
   Il n'hésite pas en terminant à voir sur les triens frappés à
Châlon et portant ces mots MVMMOVS, le nom du fameux
patrice Mummolus élevé aux plus hautes dignités par le roi
de Bourgogne Gonthramn, qui le trahit cependant pour favo-
riser les entreprises téméraires du bâtard de Chlother I er ,
Gondowald, et périt victime de la vengeance royale.



  (3) De Saulcy, Recherches sur les fondions des monétaires de la première
race des rois de France. Revue de numismatique Française, i « mai 1836,
p. 90.