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                   ET VIEUX MOTS LYONNAIS                    123

   Il y a loin de ces chiffres à ceux que donne M. Vacheron
(Lyon-Revue, année 1881, page 313). Suivant lui, « l'ânée
de Lyon, mesure de grains, équivalait seulement à 9 dé-
calitres, 6 litres, 2 décilitres, 22 (sans doute 2) décilitres.
Il cite ces chiffres à propos d'un texte de 1483 : « Conte-
nant lesditz jardin et verchiere, sept asnées de semaille ou
environ. »
   L'extrême précision de ces chiffres ferait supposer qu'ils
ont dû être puisés à des sources bien authentiques. Cependant
on a beaucoup de peine à croire à leur exactitude, à moins
d'admettre qu'il y a eu d'énormes variations dans les
mesures, suivant les époques. M. Vacheron ne dit pas par
quels moyens il est arrivé à déterminer de façon si précise
le contenu de l'ânée.
   Mais voici qui est certain, c'est qu'en 1789, l'ânée de six
bichets, en bichets de grenier, était de 2 hectolitres 6 litres, et
en bichets de bateau, de 2 hectolitres 10 (j'arrondis les frac-
tions). Ces chiffres s'écartent assez sensiblement de ceux
de du Cange et de Cotgrave, mais ils sont encore bien plus
éloignés de ceux de M. Vacheron. Nous ignorons d'ailleurs
de quels bichets les premiers ont entendu parler. Or les
bichets étaient très variables. Notre bichet de grenier était
de 34 litres, tandis que le bichet d'Anse n'était que de
25 litres 56. Et il n'est pas certain que l'ânée du XVII1 siècle
fût la même que celle de 1789, pour laquelle, grâce au préfet
Verninhac et à ses Instructions pour les nouvelles mesures, etc.,
publié en l'an X, nous sommes absolument fixés.
   L'étymologie à'ânée est asinata, charge d'un âne.