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112 LES SAVANTS LYONNAIS se tait; mais son ami plus impétueux et plus franc exhale ses plaintes sans vergogne : « Les neveux de Dom Jean Barré font plus d'embarras à Dom Jean Mabillon qu'on ne croit. Ce n'est pas qu'ils soient de mauvaises mœurs, mais il ne nous est pas possible et peut-être il n'est pas à propos de les ranger comme de petits garçons. « Patin est maître de son bien et prétend que ce qu'il dépense ici, il le dépenserait et encore plus à Paris; Guéniot ne dit mot, mais il ne veut pas moins faire que l'autre ; s'il était seul, on le gouvernerait, avec l'autre que fera-t-on ? Ils agissent comme des gentilhommes de qualité. « D'ailleurs ce ne sont pas des gens d'application et il leur faut plus de temps à s'ajuster qu'aux femmes de Paris. En un mot ce sont des enfants qui ont l'air du monde ( i 8). » Et dans une autre occasion le même ajoute : « M. le médecin Guéniot n'était pas connu de nous; si nous l'eussions connu, son fils serait encore en France et M. Patin aussi. » A ces appréciations un peu chagrines, il convient, afin de rétablir les droits de la vérité, toujours voisine de l'in- dulgence, de citer la lettre de Dom Jean Barré et les remer- ciements qu'il adresse à ses deux collègues, après que ses neveux sont rentrés près de lui; comme leurs noms sont rappelés dans la correspondance d'Anisson, cette lettre n'est pas un hors-d'œuvre. (18} Dom Germain à Dom P. Porcheron, de Rome, n septembre 1685. — Fonds Franc. 17679.