Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           IZERNORE                          45

   Tel était encore le prestige du nom de l'empire romain
que le peuple ne voulait que les monnaies impériales. Les
rois barbares envahisseurs frappèrent leurs propres monnaies
à des effigies impériales quelconques ; petit à petit, ils y
inscrivirent leurs noms et plus tard enfin leurs véritables
effigies qu'il ne faut pas s'attendre à trouver sur les triens
d'or de cette époque.
   C'est alors que les rois mérovingiens exigèrent de ceux
qui frappaient leurs monnaies, l'inscription de leurs noms
et de leurs ateliers, afin de donner plus de garantie aux
espèces.
   Telle fut l'origine du monnayage mérovingien.
   Dès le Ve siècle, les rois Burgondes, Gondebaud et Sigis-
mond, frappaient des tiers de sou d'or au nom de l'empe-
reur d'Orient Anastase.

   Ce n'est qu'au siècle suivant que parurent vraiment les
monnaies d'or mérovingiennes proprement dites plus
connues sous le nom de triens (tiers de sou d'or).
   Ce sont ces triens frappés à Izernore, qui vont attirer
notre attention.
   Disons d'abord, avec le savant nutnismatiste, M. Prou
(chapitre V, p. 72) (4) que les sous d'or de cette époque
sont excessivement rares. Le sou d'or, solidus ou aussi
aureus (comme l'appelle Grégoire de Tours), était plutôt de
la monnaie de compte, tandis que le triens, le tiers de sou,
était la monnaie réelle. C'est ce qui explique son assez
grande quantité, quoique ce soit une monnaie relativement
rare et précieuse.


  (4) Les monnaies mérovingiennes par Maurice Prou, sous-bibliothé-
caire, à la Bibliothèque nationale, Paris 1892.